Des nouvelles du Petit T...
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Sylvie L. nous présente ci-dessous sa nouvelle production qu’elle met actuellement en scène avec la complicité des comédiens du Petit T, l’atelier-théâtre de Polyglotte, et qu’elle présentera le 24 mars prochain lors de la soirée de clôture du Festival Polyglotte sur la scène de l’Espace Culturel Cap Nort.
« Dans les Rondelles d’Amadou, 5 langues sont utilisées mais principalement l'anglais, l'allemand et le français.
J'ai écrit en me plongeant dans les archives , littératures et études sociologiques concernant la condition féminine ; les textes sont de moi mais il y a 2 scènes où je donne la parole à une Russe, Alexandra Kollontaï (début du 20ème siècle), une Anglaise, Virginia Woolf (un texte de 1929), une Allemande, Clara Zetkin, une Indienne, Kamala Das (1964) et Simone de Beauvoir. Nous rendons aussi hommage à Olympes de Gouges, assassinée en 1793 pour ses convictions. Il a bien fallu faire des choix !
3 chansons, sans doute, complèteront l'ensemble du texte et 2 très belles musiques. Je ne veux pas en révéler plus.
Mes objectifs sont les suivants : utiliser les langues car nous sommes adhérents et formateurs de l'association Polyglotte. Développer le thème choisi pour le Festival Polyglotte. Initier à l'art merveilleux du théâtre (les motivations des 11 comédiens sont très diverses). Et enfin, prendre du plaisir à créer ensemble, avec nos moyens, une oeuvre collective. La culture , au Petit T et à Polyglotte, c'est partir des aspirations des uns et des autres, mettre en valeur leurs talents, car chacun en a, et créer une vie solidaire pendant les quelques mois des répétitions. »
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Festival 2011 : la table ronde autour du film de X. Beauvois
Lors de la soirée de clôture du festival, à la suite de la projection du film de X. Beauvois « Des Hommes et des Dieux » une table ronde a réuni deux acteurs du film (Philippe Laudenbach et Loïc Pichon) et un historien spécialiste des conflits et du monde arabe (Pascal le Pautremat) en présence de représentants des familles des moines de Tibhirine.
Vous trouverez ci-dessous quelques extraits des propos tenus par les participants lors de cette table ronde ou lors des entretiens préparatoires.
Philippe Laudenbach |
- J'ai un point commun avec Célestin : nous avons fait la guerre d'Algérie dans la même période. Nous, les acteurs, avons cheminé vers ces moines en apprenant le chant liturgique avec François Polgar ; puis nous avons fait une retraite à Tamié, en Savoie. Nous étions très ignorants de la vie monacale. Au Maroc, pendant 2 mois nous avons vécu ensemble, isolés de nos familles, immergés dans la nature, aux côtés des villageois musulmans et dans des conditions inconfortables à cause du froid. Nous avons ainsi formé une communauté très soudée et investie de la mission de faire passer le message de fidélité et d'engagement des moines que nous sentions très présents.
Loïc Pichon |
- D'abord, je n'ai jamais essayé de lui ressembler ; nous sommes très différents. Au début il était distant et réservé. Puis nous sommes devenus amis et nous nous écrivons régulièrement. Il a trouvé ce film magnifique et conforme à la vie vécue à Tibhirine.
- Yvonne Ringeard, votre mari et vous êtes frère et belle-sœur de Célestin . Quand le projet et le scénario du film ont été présentés aux familles des moines, l'opposition a été quasiment unanime, par crainte de les trahir. Vous avez vu le film plusieurs fois, qu'avez-vous à dire maintenant ?
- Nous remercions Philippe Laudenbach d'avoir interprété le rôle de Célestin ainsi que tous les acteurs. Ce film est vraiment une réussite et traduit bien la réalité de la vie de nos 7 frères. Nous lui adressons nos remerciements affectueux.
- Loïc et Philippe, savons-nous qui a assassiné les 7 moines en avril 1996 ?
Pascal Le Pautremat |
- Non ! Et les gouvernements français et algérien ont la lâcheté, comme l'a dit courageusement Pascal Le Pautremat, de s'opposer à ce que la lumière soit faite malgré la levée du secret Défense. Vraisemblablement, un groupe islamiste armé a enlevé les moines mais l'armée algérienne s'est servie de cet enlèvement à des fins politiques contre le FIS et a tué les moines dont on n'a retrouvé que les têtes.
- Pensez-vous que ce film puisse œuvrer à un dialogue inter-religieux fécond ?
- Dans la très saisissante scène où Frère Christian et le chef terroriste qui, quelques jours plus tôt a fait égorger les 12 travailleurs Croates sur un chantier, s'affrontent, à la veille de Noël, Christian cite en français un verset coranique et l'émir le termine en arabe ; il s'excuse ensuite de les avoir dérangés la nuit de Noël... Leur poignée de main scelle une rencontre et porte une espérance.
Propos recueillis par Sylvie Laudenbach
Avant leur départ Loïc Pichon et Philippe Laudenbach ont tenu à laisser à Polyglotte un petit souvenir sous la forme d'une affiche dédicacée. Qu'ils en soient remerciés ! |
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