ERDRE ET GESVRES
samedi 06 février 2010
Pour sa 7e édition, le festival Polyglotte a choisi de faire découvrir la Hongrie
Serge Fourcher (au centre) a chaque année de nouvelles idées pour rendre la rencontre des langues si vivante. Photo MCB
La culture de l'ouverture
Grâce à la projection de films en version originale, Polyglotte veut repousser les barrières de la langue.
"On part du principe que la diversité est un atout, pas un obstacle". Et la diversité, c'est un peu la raison d'exister de Serge Foucher, le directeur du centre de langues Polyglotte, qui a donné naissance au festival du même nom. Pour lui, l'apprentissage des langues n'est pas que pédagogique. Il est surtout culturel. « La charte de l'association Polyglotte parle d'ouverture. Et c'est vraiment notre moteur ».
Alors si les cours de langues dispensés à l'année dans les locaux du château de Port Mulon à Nort sont « la partie la plus visible de l'iceberg », le festival Polyglotte, lui, est un peu « la cerise sur le gâteau », le cadeau que se fait l'association chaque année.
Discrète Hongrie
Et comme l'ouverture aux autres cultures n'est pas une évidence, Polyglotte a décidé de choisir la très discrète Hongrie comme invitée d'honneur. Là encore, le but est de faire découvrir une langue, mais surtout un pays et une façon de vivre.
Les années précédentes, le public du festival Polyglotte a ainsi pu découvrir le serbo-croate ou le russe... Des langues très peu entendues par ici. Un argument plutôt qu'une barrière, pour Polyglotte...
Voyage sur grand écran
La première porte d'entrée vers ces cultures d'ailleurs, c'est, depuis les débuts du festival, le cinéma. « Nous diffusons des films en cinq langues : en anglais, espagnol, breton, italien, et cette année, donc, en hongrois. Avec un fil conducteur, une thématique : la rencontre ». Tous sont sous-titrés en français, et certains, comme le film italien choisi cette année, n'ont jamais été diffusés en France. "C'est un film très drôle, qui a été primé dans de nombreux festivals internationaux" sourit Serge Fourcher, qui ne veut surtout pas que son festival soit perçu comme un rendez-vous pour les puristes de la VO ou pour les cinéphiles ultra-connaisseurs.
Au-delà de la langue
Mais pourtant, n'est-ce pas une barrière pour profiter d'un film quand on ne comprend pas la langue ? « Non, car ce sont des films tout public. Il y a des séances réservées aux scolaires, et ça fonctionne très bien ! Et puis on pense qu'en milieu rural aussi, on peut se permettre de proposer des choses différentes... Il y a un public pour cela ». L'an dernier, ce sont ainsi plus de 700 curieux qui sont venus profiter de ces voyages filmés. Accompagnés, toujours, de bruschetta, d'empanadillas et de crêpes, spécialités gourmandes des pays visités. Cette année, le beigli et le rétes - des gâteaux hongrois - s'inviteront aussi au buffet.
Car la culture, ça se partage, ça s'écoute, et ça se mange aussi !
Mathilde Clavier-Bourgine